A1- Souffrance existentielle et fin de vie- télécharger la présentation ici
Hubert Doucet, professeur retraité – Université de Montréal

Description

Le point de départ sera les concepts de douleur et de souffrance, tels qu’utilisés au début du Hospice Care Movement au temps de Cicely Saunders. Le concept de souffrance existentielle n’existait pas encore. Pourquoi a-t-il fallu créer un nouveau concept? À quel besoin répondait-il? Quel enrichissement représentait-il aux yeux des promoteurs du terme? Dans une première étape, nous ferons une analyse critique de l’usage de l’expression « souffrance existentielle » en soins palliatifs. A-t-elle un sens ou plusieurs sens? Le sens français est-il le même que l’anglais? Quel lien le concept a-t-il avec la sédation terminale? Combien d’interprétations de l’expression « souffrance spirituelle » retrouve-t-on dans la littérature des soins palliatifs? La conclusion de cette première étape : « Les questions existentielles dans le champ des soins palliatifs sont largement abordées, mais demeurent mal définies. »
Suivra une deuxième étape consacrée à réfléchir à la contribution possible du concept de souffrance existentielle pour enrichir les soins palliatifs et réactualiser leurs sources. Pour beaucoup, la sédation terminale s’est imposée parce que la souffrance existentielle est intolérable : « Réduit au soi souffrant, je suis plaie vive. » Pourtant, le signe que quelqu’un est encore vivant, c’est qu’il souffre : « C’est là le signe de son identité de vivant. » Dans ce sens, le lien fait entre souffrance existentielle et sédation terminale soulève différentes questions. Pourquoi le lien entre les deux? Pourquoi la souffrance existentielle s’est-elle imposée? Pourquoi seule la pharmacologie peut-elle résoudre la souffrance de vivre? Ces questions ouvrent à une question fondamentale : la médicalisation des soins palliatifs ne serait-elle pas ici en cause? Répondre à cette question invite à des échanges plus fondamentaux encore : poursuivre un travail de réflexion engageant tous les acteurs du milieu, à s’interroger, dans un grand esprit de collaboration, sur le projet originel des soins de fin de vie que portait Cicely Saunders et que portent, depuis, bien d’autres personnes.