B5 et C5 – Soins de la bouche chez les personnes en fin de vie
Par : Louise Duddin et Marie-Hélène Lévesque, infirmières, Maison Michel-Sarrazin
Description
Souvent négligé, l’état de la bouche des malades en fin de vie peut non seulement être une source d’inconforts importants, mais aussi être un indicateur sensible de la condition générale de ces personnes. En effet, la bouche subit les contrecoups des problèmes systémiques courants en soins palliatifs comme la déshydratation, la malnutrition, l’asthénie, l’immunosuppression, etc. Pour les malades, les conséquences sont multiples: douleur, dysgueusie, dysphagie, difficulté de communication, atteinte à l’estime de soi, interférence dans les relations à autrui (Martineau et coll. 2008).
Les problèmes buccaux sont sous-diagnostiqués, malgré l’incidence importante et la morbidité associées à leurs complications. Le manque de connaissance et de formation des soignants par rapport aux problèmes buccaux a un impact défavorable dans le dépistage et la mise en place d’un plan de traitement. Il est donc essentiel d’inciter les professionnels en soins palliatifs de prendre des initiatives pour dépister de façon hâtive et systématique les problèmes buccaux des personnes en fin de vie.
Cette formation de trois heures renferme un volet théorique et un volet pratique. Le contenu théorique aborde les différents problèmes buccaux chez les patients en soins palliatifs, les soins généraux et les traitements privilégiés selon les problématiques. De plus, les formatrices insistent sur l’aspect intime et personnel des soins de la bouche. Le volet pratique comporte l’exécution d’un examen buccal et l’essai (dégustation) des différents gargarismes utilisés. Cette formation est toujours très appréciée des participants et son utilité est indiscutable. Dans bien des milieux, l’hygiène buccale est exécutée par les préposés aux bénéficiaires, mais l’évaluation de l’état de la bouche demeure un acte infirmier et médical, et les connaissances qui s’y rattachent sont nécessaires. Les professionnels doivent donc saisir l’occasion de se réapproprier un soin trop souvent délaissé.