C3- Partie 3 Étendre l’aide médicale à mourir au contexte de la démence : qu’est-ce qui distingue les médecins qui y sont favorables de ceux qui sont contre – Télécharger la présentation
Gina Bravo, professeure, Université de Sherbrooke et directrice scientifique – Centre de recherche sur le vieillissement

Description
Depuis juin 2015, l’aide médicale à mourir (AMM) est accessible aux personnes du Québec qui satisfont aux critères énoncés dans la Loi concernant les soins de fin de vie. Ces critères comprennent d’être en fin de vie et apte à consentir au moment de l’acte, ce qui exclut la majorité des personnes aux stades avancés de la démence. Selon une enquête récente réalisée au Québec, une proportion considérable de médecins est favorable à l’idée d’étendre l’AMM à des personnes inaptes, dans certaines circonstances.

Objectif. Identifier des caractéristiques sociodémographiques et professionnelles qui distinguent les médecins qui se sont dits favorables ou non à l’extension de l’AMM aux personnes atteintes de démence.

Méthodologie. Les données proviennent d’une enquête par questionnaire à laquelle ont participé 136 médecins du Québec. Deux vignettes cliniques ont été utilisées pour mesurer les attitudes des médecins face à l’extension de l’AMM aux personnes inaptes. Une vignette situe la patiente au stade avancé de la démence, tandis que l’autre la présente au stade terminal. Pour chaque stade, le répondant devait indiquer (1)
s’il était favorable ou non à l’idée que la loi actuelle soit modifiée pour permettre à la patiente d’avoir accès à l’AMM et (2) s’il administrerait l’AMM lui-même à l’un de ses patients dans la même situation, advenant que cela soit légal.

Résultats. Parmi les 15 caractéristiques sociodémographiques et professionnelles mesurées par le questionnaire, cinq diminuent de façon importante la probabilité d’être favorable à l’extension de l’AMM : être plus âgé et plus religieux, avoir suivi une formation en soins palliatifs, n’avoir jamais reçu de demandes de la part de la famille d’accélérer le décès d’un proche pour soulager ses souffrances et pratiquer en milieu
hospitalier universitaire.

Conclusion. Ces résultats montrent l’influence de caractéristiques personnelles sur les attitudes, mais aussi de facteurs liés à l’environnement de pratique.