C3- Partie 1 Repenser nos conceptions de la mort pour promouvoir la santé en fin de vie
Émilie Lessard, chargée de cours, Université de Montréal et responsable de l’évaluation participative, Chaire de recherche du Canada sur le partenariat entre les patients et le public – Centre de recherche du CHU

Description
En articulant les transformations des conceptions du mourir et du rapport à la mort dans une perspective anthropologique appliquée à la santé des populations, quelles sont les forces socioculturelles sur lesquelles reposent les enjeux tels que l’accès aux soins palliatifs et de fin de vie, l’aide médicale à mourir, les besoins et les préférences des personnes en fin de vie et leurs proches ? L’objectif de cette communication
est de susciter une réflexion anthropologique sur les enjeux contemporains de la fin de vie et de la mort au Québec à partir des résultats d’une recherche doctorale portant sur les soins palliatifs à domicile (SPD). Au total, 45 participants ont fait part de leur expérience des SPD.

Globalement, les participants ne considéraient pas les SPD comme « de vrais soins palliatifs », puisque plusieurs personnes en fin de vie
et proches aidants n’étaient pas au courant de la nature des soins reçus à domicile et l’équipe dédiée a reconnu un manque de ressources, comparativement aux autres milieux de SP. D’une part, des avancées médicales repoussent toujours plus loin les limites de la mort, tout en reproduisant les comportements de tabou, de déni et d’évitement propres aux sociétés postmodernes. D’autre part, le mouvement des
soins palliatifs se soucie d’accompagner avec bienveillance et compassion les mourants dans une société qui accepte peu la mort, tout en permettant aux proches aidants de transformer cette épreuve en expérience positive. Ces résultats démontrent un besoin de promouvoir la santé en fin de vie, par le développement de communautés bienveillantes envers les soins palliatifs et la mort, tout en valorisant la diversité des expériences du mourir.