Communiqué
Le 16 janvier 2013
De : Réseau des soins palliatifs du Québec (RSPQ)
Pour diffusion immédiate.
Retour sur le rapport du comité de juristes experts sur la mise en œuvre des recommandations de la commission sur la question de mourir dans la dignité.
Le Réseau des soins palliatifs du Québec a bien reçu ce rapport et se penchera plus spécifiquement sur certains points dans un avenir très rapproché.
Pour l’instant, ce document traduit d’une façon plus claire tous les droits, lois et chartes reliés au sujet ainsi que l’évolution depuis quelques années de certains termes tels que consentement libre et éclairé, autonomie de la personne et dignité humaine et le comité en a bien cerné les différences.
Ce qui est plus complexe concerne la dimension pratique Il demeure plusieurs questions pour les médecins qui auront ou devront pratiquer l’aide médicale à mourir, comme cité dans le rapport, « L’état actuel de l’ensemble des pratiques de soins en fin de vie exige une redéfinition de l’encadrement juridique pour clarifier les droits des patients et les responsabilités des intervenants et des professionnels » D’autres questionnements demeurent ; comment les établissements de santé pourront-ils intégrer dans leur pratique l’ aide médicale à mourir? La sédation palliative en fin de vie, est-elle bien définie car elle se distingue de l’aide médicale à mourir? Le suivi des familles qui auront vécu cette situation a-t-il été bien examiné? Etc.
La sensibilisation de la population aux soins palliatifs est l’un des objectifs majeur au Réseau de soins palliatifs. Il est impérieux de distinguer diverses pratiques cliniques en fin de vie. L’abstention thérapeutique, la cessation de traitements, la sédation palliative, le refus de traitements, le soulagement de la douleur sont autant des pratiques distinctes entre elles et distinctes de l’euthanasie (nommée dans le rapport « aide médicale à mourir ».
Il est essentiel que le développement des soins palliatifs se fasse dans toutes les régions du Québec et dans tous les milieux accueillant les personnes en fin de vie. Beaucoup de travail a déjà été fait, mais le manque de ressources humaines et matérielles empêche notamment les équipes de maintien à domicile de pouvoir bien accompagner la fin de la vie des personnes. Il faut aussi noter la quasi absence de programmes de fin de vie dans les CHSLD et le manque de formation des intervenants mais aussi le soutien de tous les professionnels incluant les équipes de bénévoles sans oublier les proches aidants
Le développement des soins palliatifs exige la mise en place d’un budget permettant d’offrir à toute personne un accompagnement de qualité avec des personnes formées et qualifiées.
L’aide médicale à mourir n’est pas un soin et ne peut être considéré dans le contexte de la philosophie des soins palliatifs. En effet, ces derniers ne hâtent ni ne retardent la mort, ils l’accompagnent.
Le Réseau de soins palliatifs est préoccupé des besoins et des attentes de toute personne souffrante et nous travaillerons à promouvoir et à développer les soins palliatifs.
Alberte Déry
Présidente
Réseau de soins palliatifs du Québec