A2Réussir sa mort avec les soins palliatifs: un nouveau droit porteur d’un choix de civilisation en fin de vie – Télécharger la présentation

Par : Dr François Primeau, gérontopsychiatre – CISSS de Chaudière- Appalaches, Hôtel-Dieu de Lévis

Description

La reconnaissance du droit aux soins palliatifs dans la récente Loi concernant les soins de fin de vie témoigne d’une longue évolution du droit et de la société au Québec. Le développement du concept de consentement éclairé manifeste l’approfondissement de la nature juridique du corps humain et de l’inviolabilité de la personne dans notre société. Jusqu’à présent, il faut convenir que ce dernier volet (AMM) a reçu davantage d’attention médiatique que les deux premiers aspects de la Loi. Cette évolution du droit reflète l’évolution de la société et de la pratique des professionnels de la santé dans leurs relations avec les patients et les familles. Un bref commentaire de l’anthropologie de la maladie et de la mort révèle que l’évolution de la pratique médicale tend à remplacer le mystère de la fin de vie et de la mort par un accroissement de technicité. Ce passage de déplacement au déni de la mort est paradigmatique des sociétés où on croit que la toute-puissance de la technique permet de maitriser la mort comme la vie. D’où la pertinence d’une éthique des soins palliatifs tels que développés par les pionniers que furent Cicely Saunders et Balfour Mount. Seront présentés les thèmes de la mort apprivoisée/mort ensauvagée, la polysémie du concept de la dignité, sans oublier la question du sens du «mourir». Les obstacles à l’exercice du droit aux soins palliatifs seront explicités, tant dans leurs aspects politiques et cliniques que conceptuels: y a-t-il toujours une place pour les soins palliatifs quand on permet l’aide à mourir? Réussir sa mort avec les soins palliatifs au Québec est un choix de civilisation pour une vie pleine de sens jusqu’à la fin.