D4- Mourir dans la dignité, entre mort paisible et mort en paix- pas de présentation disponible
Louis-André Richard, professeur de philosophie – Cégep de Sainte-Foy

Description

Depuis l’avènement de la médecine palliative, les prouesses technologiques assurent aux patients en fin de vie un confort avéré. Nous avons de plus en plus les moyens de prodiguer une mort paisible, à la faveur d’un meilleur contrôle de la douleur. Mais cette conquête légitime a aussi son revers. En effet, n’assistons- nous pas à l’installation d’une logique inquiétante? Au départ, la mort paisible se déploie dans la recherche du contrôle de la douleur physique. S’installe ensuite le désir de contrôler la souffrance psychologique et morale. Finalement, advenant un échec partiel des deux premiers moyens, l’euthanasie ou le suicide assisté apparaissent comme des solutions convenables. La « mort paisible », ainsi proposée, est une mort sans heurt. L’image d’une mort digne est alors assimilée à celle d’un corps au repos, dont l’état est fixé par une pharmacopée adéquate. En marge et en complément de cela, nous proposons d’interroger les conditions pérennes de la « mort en paix », celle n’évitant pas le combat final à livrer avec la mort et notre dernier combat de la vie. Cette façon de mourir parfois dérangeante, échappant au contrôle et ouverte au mystère est peut-être la manière la plus digne de vivre la fin de la vie, pour soi-même comme pour autrui. Dans le contexte social contemporain, où nous observons une tendance puissante inclinant à légaliser l’euthanasie, présentée comme une « aide médicale à mourir », il incombe aux agents du soin d’assumer cette dimension politique au chevet des mourants pour discerner les clés assurant le meilleur accompagnement possible.