Par: Sabrina Lessard, doctorante en anthropologie – Université de Montréal
Description
La mort frappe généralement au grand âge, chez les personnes de plus de 65 ans. Résultat fréquent d’un déclin lent caractérisé par de multiples maladies, cette mortalité (souvent tardive) teinte l’expérience de la trajectoire de la fin de vie. Les frontières entre les catégorisations sociales séparant le curable de l’incurable, le malade du mourant et la compréhension de l’imminence de la mort restent parfois incertaines ou à reconstruire selon les cas. Ainsi, le transfert des personnes âgées vers des services de soins palliatifs ou la mise en place de soins de fin de vie se fait souvent tardivement.
Pour comprendre les enjeux liés aux soins palliatifs et de fin de vie auprès des personnes âgées institutionnalisées, une enquête ethnographique a été réalisée dans un CHSLD montréalais et dans un service gériatrique hospitalier après l’entrée en vigueur de la loi concernant les soins de fin de vie. L’analyse préliminaire des données témoigne d’enjeux divers liés principalement à deux grandes questions : «Prolonger la vie ou envisager la mort?» À partir de ces interrogations, la présentatrice articulera l’atelier autour de notions anthropologiques et sociologiques entourant le mourir et la mort et d’études de cas relatés au cours de l’enquête ethnographique.
La conférencière invitera les participants à s’interroger de façon réflexive sur leurs pratiques de soins palliatifs et de fin de vie auprès des personnes âgées institutionnalisées.