Plénière 2- La mort de l’un parfois ressuscite la vie de l’autre. Échange entre un pédiatre et une psychologue sur la puissance d’une rencontre – pas de présentation disponible
Par: Claude Cyr, pédiatre – Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke; professeur titulaire – Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke
Par: Johanne de Montigny, psychologue, auteur et conférencière
Description
Lors de sa toute première rencontre avec S., le médecin portait fièrement une cravate à l’effigie de Mickey Mouse. En auscultant la petite, il remarqua ses boucles d’oreille affichant d’un côté la face, et de l’autre, le dos de Mickey Mouse. Ce détail quelque peu anodin deviendra l’un des héritages affectifs parmi les plus précieux au cours de ses années de médecine pédiatrique. S. lui a enseigné ce qui compte dans la communication: la complicité des regards au moment de vivre l’essentiel, l’importance de l’authenticité du médecin et l’exploration de l’univers spirituel de l’enfant. Selon l’âge, les enfants ont aussi des préoccupations qui leur sont propres: «Est-ce qu’il y aura de la lumière dans le cercueil? Est-ce que ça fait mal de mourir? Qui s’occupera de ma souris? Est-ce que je retrouverai grand-maman?»
Pour sa part, la psychologue, ayant longtemps côtoyé et soutenu les adultes aux soins palliatifs nous dit: «Alors que certains ont pu déployer leurs forces psychiques en s’accrochant aux parois de la vie avant de mourir, d’autres se sont détachés de la vie en s’abandonnant plus radicalement à la mort.»
Dans un échange épistolaire, ils ont tous les deux réfléchi au vif de la vie qui jamais ne meurt, tout en portant une attention aux nuances entre les soins prodigués aux enfants et ceux réservés aux adultes. L’adulte utilisera plutôt un langage métaphorique pour mettre des mots sur sa mort imminente: la lumière du jour s’éteint avant même l’arrivée de la nuit. J’ai peur de la noirceur de mes nuits. Serai-je encore capable d’en parler demain, à la clarté du jour?
Durant cette plénière, Claude Cyr et Johanne de Montigny poursuivront leur entretien issu de leurs expériences respectives marquées par des vies et des fins de vie qui les ont littéralement transformés.