« Cela fait 8 ans que je viens tous les vendredis, j’ai trouvé ma place », témoignage de Ginette Bolduc, bénévole en soins palliatifs à la Maison La Source Bleue
Du 15 au 21 avril, c’est la semaine de l’action bénévole. Pour cette occasion, Ginette Bolduc, bénévole à la Maison La Source Bleue à Boucherville, nous partage son regard sur les soins palliatifs et son bénévolat.
Question 1 : Pourquoi avez-vous choisi de faire du bénévolat en soins palliatifs ?
Lorsque ma mère a eu un cancer en 2001, j’avais fait la visite de la Maison Michel Sarrazin à Québec et j’avais été impressionnée par l’accueil et la sérénité de ce milieu. Par contre, comme sa maladie a évolué rapidement, elle n’a pu bénéficier de ce service. Quelques mois plus tard, on m’a parlé d’un projet de construction pour une maison de soins palliatifs à Boucherville; j’ai décidé de m’impliquer. J’ai participé à l’organisation d’évènements de financement jusqu’à l’ouverture de la Maison Source Bleue en 2011.
J’avais développé un grand sentiment d’appartenance à cette mission, alors quand la responsable des bénévoles m’a proposé de faire du bénévolat aux soins, j’ai accepté de relever ce défi malgré mes appréhensions. J’ai été rassurée par le fait qu’il y avait une formation et du soutien de la part de l’équipe des soins. Cela fait maintenant 8 ans que je suis bénévole aux soins tous les vendredis.
Question 2 : À quoi ressemble votre expérience à la Maison de la Source Bleue ? En tant que bénévole aux soins, que faites-vous ?
Quand on fait partie d’une équipe de soins palliatifs, on ressent rapidement la coopération et l’entraide. C’est un milieu à dimension humaine ou chaque geste a de l’importance.
En tant que bénévole notre rôle est d’assurer une présence constante auprès des patients et des familles. Lorsqu’un patient actionne la cloche d’appel nous sommes les premiers répondants. Nous prenons connaissance des besoins ou des demandes que l’on fait ou que l’on fait suivre aux personnels infirmiers. On est aussi là pour seconder les préposés.
L’interaction avec la famille est une partie importante de notre rôle. Il est difficile de quitter une personne que l’on aime et le lien de confiance que l’on a établi est important. On est là pour les rassurer et leur permettre de vivre chaque moment avec leur proche.
Question 3 : Qu’est-ce qui vous plaît dans votre expérience de bénévolat ?
Pour moi, ce qui compte c’est le contact humain. C’est parfois des petites attentions qui font toute la différence, par exemple tenir la main, soutirer un sourire et même un rire, apporter de la chaleur humaine. On dit souvent des bénévoles qu’ils sont altruistes et dévoués mais je crois qu’on le fait aussi pour soi. Un patient qui te regarde dans les yeux et qui dit: Vous êtes mon ange, notre journée est faite.
Question 4 : Comment se passe la formation ? En tant que bénévole recevez-vous de la formation continue ?
Au début, j’ai reçu une formation de base en soins palliatifs qui comprenait un cours de PDSB (Principes pour le déplacement sécuritaire des bénéficiaires) des thèmes reliés à l’approche auprès des patients et des notions générales sur les soins palliatifs. Je vais également participer au prochain congrès de l’Association québécoise de soins palliatifs à Drummondville.
Quelle a été votre expérience la plus mémorable en tant que bénévole à la Source Bleue ?
Au fil de 7 dernières années, plusieurs patients m’ont laissé de précieux souvenirs. Par exemple, cette dame âgée très attachante qui aimait tricoter et qui lisait continuellement. Dans, ces derniers moments en attendant que sa famille arrive à son chevet, je me suis assise à ses côtés et je lui ai lu le dernier chapitre. Je ne sais pas si elle m’a entendue, mais « des fois que… »
Je me rappelle aussi, d’un patient qui avait fait un cauchemar qui l’avait terriblement bouleversé et il était agité. J’ai pris un moment avec lui pour le rassurer et quand l’infirmière est revenue avec son calmant il n’en avait plus besoin.
Être bénévole en soins palliatifs c’est simplement d’être présent à ce qui se présente à nous. Je crois que c’est tous les petits gestes que nous accomplissons qui font une différence